ARTICLE LE PROGRES AIN 25 01 2011 TER EN RETARD
TER en retard : la SNCF à l’heure des propositions concrètes
La directrice régionale, Josiane Beaud, lance un train de mesures pour améliorer le quotidien des usagers. Propositions motrices ou effet d’annonce ?
Le TER de 9 h 32 au départ de Bourg affiche dix bonnes minutes de retard à son arrivée à la Part-Dieu. Juste le temps d’aller à Perrache pour assister à la conférence de presse donnée, à 11 h 30 pétantes hier matin, par la directrice régionale de la SNCF Josiane Beaud. Sujet du jour : les défaillances horaires des TER rhônalpins et comment y remédier… Au mois de décembre, les retards ont été « réguliers et je comprends les réactions des usagers ».
La faute « aux mouvements sociaux et aux intempéries ». Plus, « un changement de service conséquent qui se traduit par une modification horaire de 40 % des TER ».
Les grèves, la neige, l’effet domino de la mise en rail de la ligne TGV des Carpates (Paris-Genève)… Tout cela pourrait se recaler s’il n’y avait cette « crise de croissance ». Josiane Beaud parle « de système saturé, d’inadéquation entre la capacité limitée des infrastructures et le nombre de circulations TER ».
Conséquence : tout « aléa » (accident de personne, panne, intempérie, travaux…) rend le voyage impossible. Par exemple hier, un rail cassé à l’entrée de Saint-André-le-Gaz a provoqué ralentissements et suppressions de trains sur la ligne Lyon-Grenoble.
L’amélioration passe par « une mise à plat du système ». Sachant qu’il faudra « des investissements et du temps ». Combien ? Josiane Beaud s’en remet à l’expertise confiée à une société extérieure. Sauf que l’usager, lui, exige des réponses immédiates. Là, la directrice régionale SNCF et son directeur TER Pascal Delaître sortent leur « démarche qualité ».
« Les améliorations se feront sentir dès ce trimestre », promettent-ils. D’abord, priorité aux transports quotidiens. « On ne va pas partir du fond des vallées pour arriver à Lyon », estime Josiane Beaud. « Le fond des vallées » appréciera…
Le plan se veut plus proche des usagers. Mieux utiliser les moyens d’information à distance (SMS, « TER flash trafic »…), sur place (afficheurs légers), de la gare jusqu’aux contrôleurs. Maître mot : an-ti-ci-per. « S’assurer une heure avant que les conducteurs, les contrôleurs, le matériel roulant sont prêts » de façon à corriger les aléas. Ou tout au moins d’en informer les voyageurs.
La SNCF veut aussi continuer à travailler avec les associations et annonce la mise en place d’un « baromètre mensuel » où un panel de clients livrerait ses appréciations.
Enfin - surtout - la qualité passe par « plus de personnel sur le terrain » surtout aux heures de pointe. Des embauches ? Tout en restant dans le vague, Josiane Beaud ne l’exclut pas : « Ça peut, pourquoi pas ? »
Comme elle ne ferme pas la porte aux indemnisations, sujet ô combien sensible. « Les grèves, les intempéries ne sont pas le fait de la SNCF. Nous étudions la façon d’indemniser les voyageurs. Nous ne refusons rien. Réponse dans les quinze jours. »
Exactement le délai qu’ont laissé les associations d’usagers avant de reparler de la grève des titres de transport.
Marc Dazy
Commentaires