Le 3 juillet à Tullins se tenait le comité de ligne Grenoble-Valence. Si l’on ne compte pas les représentants associatifs, élus et responsables des services, le nombre d’usagers ne devait excéder une petite dizaine, majoritairement venant de Tullins et Vinay.

Pour aller à l’essentiel, la SNCF a présenté les résultats suivant :

• Fréquentations TER 2012 par Origine/Destination (O/D) les chiffres sont donnés en nombre de voyages/jour en moyenne, à diviser globalement par deux si l’on veut avoir une idée du nombre d’usagers par gare

Valence <-> Grenoble 507
Valence TGV <-> Grenoble 303
Romans <-> Grenoble 425
Saint-Hilaire <-> Grenoble 110
Saint-Marcellin <-> Grenoble 1085
Vinay <-> Grenoble 337
Polienas <-> Grenoble 73
Tullins <-> Grenoble 862
Moirans La Galifette <-> Grenoble 321
Valence <-> Romans 370

l’OD Saint-Marcellin/Grenoble reste la première O/D de la ligne, suivie immédiatement par l’OD Tullins/Grenoble.

• enquête de satisfaction réalisée à bord des cars en deux vagues (les 14 et 15 mars, puis 30 mai et 4 juin)

642 retours pour une distribution sur 62 circulations. Une satisfaction globale semble se dégager. Parmi les commentaires qu’ont laissé les personnes sur leur questionnaire, on peut relever une inquiétude sur la ponctualité des trains en gare de Grenoble et Moirans, des problèmes ponctuels de correspondance en gare de Moirans dans le sens Grenoble -> Moirans (les cars n’attendaient pas toujours les trains en retards, mais cela semble se réguler). Par contre concernant la ponctualité des cars, que se soit en gare de Moirans ou en gare de Grenoble, elle est remarquable. A propos des entrées de Grenoble, contrairement à tout attente, les choses se passent bien. Ceci semble être du à une baisse de 4% du trafic automobile aux heures de pointes dans la cluse de Voreppe (chiffre communiqué par AREA), sans que personne ne comprenne vraiment pourquoi. Tant mieux pour les usagers arrivant par car directement sur Grenoble qui étaient tous très inquiet à ce propos avant la fermeture.

Mais il est vrai que cette enquête, à questions plutôt fermées, n’a été distribuée qu’aux usagers de la ligne ayant donc fait le choix d’utiliser la substitution. Ce qu’il est aussi intéressant de savoir, c’est le taux « d’ évaporation » de la clientèle.

Voici les chiffres qui nous ont été communiqués par la SNCF d’après leurs comptages et ceux de leur régulateur EFFIA, par rapport à la fréquentation TER en 2012

O/D :
Valence <-> Grenoble, -8% ; soit environ 20 usagers sur 250
Valence TGV <-> Grenoble, stable
Romans <-> Grenoble, -25% ; soit environ 52 usagers sur 210
Saint-Marcellin <-> Grenoble, -18% ; soit environ 97 usagers sur 540
Vinay <-> Grenoble, -50% ; soit environ 84 usagers sur 168
Tullins <-> Grenoble, -38% ; soit environ 163 usagers sur 431

La subsitution en gare de Saint-Hilaire ne marche pas, et en gare de Polienas guère mieux

L’ O/D Romans <-> Valence est très peu fréquentée par TER, la SNCF impliquant à juste titre la mise en place des lignes CITEA du pays Rovaltin, fréquentes et très peu chères par rapport à ce que propose la Région/SNCF.

Ayant pris connaissance de ces chiffres, plusieurs commentaires s’imposent :
> l’O/D St-Marcellin-Grenoble est très fréquentée avec une fréquence soutenue et surtout des temps de parcours respectés, ce qui n’était pas acquis lors de la mise en place de la substitution. Une centaine d’usagers ont quand même fait le choix de ne pas utiliser les cars
> l’O/D Valence-Grenoble, la plus grande distance de la ligne, voit une désertion très modérée, une liaison par car quasi directe étant donc jugée efficace , voir plus efficace que par le train (temps de parcours, ponctualité). Pour autant, certains ajustement ont été nécessaires
> l’O/D Romans-Grenoble connaît une diminution de fréquentation en accord avec ce qui est généralement attendue, selon la SNCF en se référant aux dernières substitutions sur la ligne (les trois étés de la première phase des travaux)
> l’O/D Vinay-Grenoble est celle la plus impactée en pourcentage, le temps de parcours étant très allongé par rapport au train. La grande majorité des usagers prenant une voiture pour se rendre en gare, ces derniers semblent préférer continuer jusqu’en gare de Moirans, Voreppe pour certains d’entre eux, voire Grenoble. Un report modéré s’est fait aussi sur les lignes 5200, et dans une moindre mesure 5000.
> l’O/D Tullins-Grenoble, en terme de nombre de voyageurs ayant refusé la substitution, est le plus gros échec du dispositif. Lors des réunions de préparation de la substitution, les usagers de Tullins avaient fait remonter leurs craintes de ne pouvoir tous trouver une place à bord de cars venant de St-Marcellin et Vinay. Pour répondre à cette interrogation légitime, l’ASULGV avait obtenu de la SNCF qu’elle mette en place des cars origine Tullins-destination Moirans en doublage des cars origine St-Marcellin, assurant ainsi au départ de Tullins une capacité sécurisée (des cars de réserves étaient aussi prévus dans cette gare). Mais cela n’a pas convaincu les usagers de Tullins. Nous pensons que la principale raison de cet échec vient du fait de la proximité de Tullins de la gare de Moirans, et des contraintes de temps occasionnées par une correspondance qui fait que le car ne peut rivaliser avec un véhicule particulier sur des courtes distances en rabattement vers une gare. C’est clairement quelque chose qu’il ne faudra pas oublier dans les années à venir, lors des réflexions menées par les collectivités territoriales pour optimiser les déplacements.

• Avancement des travaux point RFF

RFF annonce une reprise au 15 décembre comme prévu, en faisant remarquer cependant que le chantier s’il ne connaît pas de retard, ne connaît pas non plus d’avance, donc pas de marge. Le personnel roulant SNCF (quelques 350 personnes) sera formé à partir d’octobre et devrait l’être à l’heure de la reprise.

• Horaires 2014, présentation du projet en cours de validation par RFF (en charge de l’affectation des sillons)

Pas de grand changement par rapport à la grille 2012, la politique de desserte de trains intercité, maillage régionale et périurbain étant maintenue par la Région. A ce jour, nous ne pouvons avoir une vision claire de la desserte, en particulier avec le manque de lisibilité des trains diamétralisés vers Giéres.

L’ASULGV demande à ce que le premier train (sens Grenoble-> Valence) du matin soit prévu pour une arrivée en gare de Valence TGV permettant les correspondances avec les TGV vers Paris et Marseille. D’autres décalages sont aussi demandés pour assurer en fin de journée dans le sens Valence-> Grenoble des correspondances avec les TGV arrivant de Paris, Marseille et Montpellier. Ce manque d’articulation a été déjà souligné à plusieurs reprises par l’ASULGV,( http://asulgv.free.fr/spip.php?article99, et http://asulgv.free.fr/spip.php?arti...). D’ailleurs, tout les réserves que nous émettions sur l’intérêt d’un raccordement en gare de Valence-TGV semblent se confirmer puisque pour le service 2014, la Région n’a pas passé commande de sillons à RFF pour les 2 TGV quotidiens en heure de pointe la semaine ! Il est regrettable que nous ayons été toujours les seuls, dés le début, à alerter les institutions sur ce gaspillage d’argent publique qui s’élèvent finalement à quelques 44 millions d’euros ( les autres associations et autres collectifs, syndicat CGT, étant d’accord avec cet aménagement) !

Pour le transport marchandise, il était de 4 A/R avant travaux, prévu de passer à 10. Aujourd’hui, RFF nous fait savoir qu’il a reçu une commande de sillon pour un transport internationale. Nous n’en savons pas beaucoup plus à ce jour.

• Après électrification, quels matériel sur le sillon alpin entre Grenoble et Valence ?

Région et SNCF ont annoncé lors de ce comité de ligne que nous continuerons de rouler en thermique, et ce pour une durée d’un an !
En effet, Bombardier, pour des problèmes de retard accumulés de demandes de certification/homologation, semble-t-il, ne peut tenir les délais annoncés. Cette information a été reprise officiellement par Eliane Giraud, vice président en charge des transports à la Région, lors d’un discours tenu le 4 juillet à l’occasion d’une visite de chantier à destination des élus, au grand séchoir à Vinay.
Lors de la réouverture, mais surtout bien avant celle-ci, l’ASULGV a demandé à ce que Région et SNCF communiquent largement sur ce fait qui ne pourra que laisser très songeur les usagers TER sur les intérêts, pour eux, de l’électrification qui ne change en rien les horaires et donc les fréquences des trains TER ! Pourtant ce sont bien ces mêmes usagers qui auront du supporter l’année de fermeture avec tous les contraintes associées